L’effervescence de l’eSport en Afrique
Bogdan LashchenkoAfrique, terre de promesse de l’eSport
L’explosion de la téléphonie mobile et la jeunesse de la démographie africaine sont les facteurs-clés de l’expansion de l’industrie vidéoludique en Afrique. En 2050, la moitié de la population mondiale sera africaine et l’équipement technologique ne fait qu’augmenter en proportion. Dans ce développement massif, l’eSport est au deuxième rang et pourrait occuper bientôt le haut du podium. Ce mouvement s’accompagne d’une démultiplication des paris sur le sport Africain.
Au niveau mondial, les recettes du secteur s’élèvent à 950 millions de dollars. Le continent africain fait preuve d’avant-gardisme, grâce à l’eSport mobile, qui bénéficie d’une audience sans précédent. L’Afrique et le Moyen-Orient attirent 488 millions de joueurs sur 3, 2 milliards de pratiquants au niveau mondial, soit plus que l’Europe.
Les associations porteuses de grands événements
Le dimanche 11 décembre 2022, dans la salle du cinéma, le Canal Olympia de Dakar, s’est déroulé le tournoi « Orange eSport expérience », réunissant 400 compétiteurs. On relève la présence des meilleurs du domaine: les rois du jeu-vidéo, "Doctor Dexx" et Mohamed Salim Sarr, se sont donnés à fond à leur passion. La société de télécoms Orange est associée de longue date avec Senegames, l’association sénégalaise d’eSport. Senegames est apparue en 2011 et revendique 20.000 joueurs au Sénégal à l’heure actuelle.
L’E-football sur les traces de son grand-frère du monde réel en Afrique
Alors que la Coupe du monde battait son plein, au Qatar, Lionel Messi, Olivier Giroud, Kylian Mbappe ou Cristiano Ronaldo étaient également vaillants sur les terrains virtuels et l’écran géant de l’eSport sénégalais. Ici, deux experts du football électronique commentent des matchs de très haut niveau avec une connaissance très fine de ses acteurs et de ses enjeux. Les prestations remarquables de l’équipe nationale sénégalaise, qui a poussé la balle jusqu’en huitième de finale -dans la vraie vie -, ainsi que le plafond de verre de la demi-finale, qu’a percé l’équipe du Maroc, ont suscité bien des passions pour cette autre façon virtuelle de penser football.
Le jeu à onze reste, comme son homologue dans le monde réel, la discipline-reine. Mais il est suivi de près par Mortal Kombat et le Street Fighting. Les jeux de lutte, inspirés de ceux populaires sur le terrain, sont aussi très prisés.
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Toute la génération des moins de vingt ans, ou à peine plus, dans la sous-région, a connu la Playstation comme mère-nourricière. Parmi eux, des réputations en pleine éclosion font vibrer les foules lors des compétitions et deviennent les fers de lances de l’eSport, une industrie de plus en plus populaire.
Nouvelles dynasties de princes du Gaming
La famille Thiam est célèbre pour son expertise dans le jeu FIFA. Ainsi, Adama a pris pour pseudonyme Doctor Dexx et collectionne 5 titres de champion du Sénégal, alors qu’il vient d’avoir 26 ans. Mohamed, le petit frère, n’a que 19 ans, mais s’illustre sous le pseudo de Dexx 77, pour arracher 3 titres de champion d’Afrique!
Pouvoir s’offrir une console est un privilège, puisqu’une PlayStation coûte 150.000 francs CFA, soit 230 €, équivalant à 3 fois le salaire minimum. Doctor Dexx n’est pas peu fier du cadeau que lui a fait son père, quand il avait 11 ans. Tout comme il escompte bientôt venir à bout de son parcours de futur Docteur en pharmacie. Grâce au gaming, il encaisse 3 millions de francs CFA mensuellement, qui équivalent à 4.500 € d’argent de poche par mois, alors que les sponsors se font désirer dans l’eSport naissant en Afrique!
Donner ses chances à la génération qui monte
Les meilleurs joueurs nationaux se regroupent au sein de « SOLO eSport », principal club à Dakar, présent aux championnats du monde IESF. On y constate un engouement des jeunes qui veulent se former pour devenir l’élite professionnelle de demain.
Cette structuration à l’état de jeune pousse permet à ce type de club de salarier les espoirs et de les présenter lors des grandes rencontres eSport internationales. Ainsi celui coordonné par l’Institut Français de Dakar, qui appuie complètement cette nouvelle discipline et a réuni les gamers du Niger, du Tchad, du Burkina- Faso, du Mali et, bien sûr, du Sénégal.
L’Afrique de l’Ouest, bientôt start-up nation de l’eSport?
Chaque fédération nationale doit réellement se structurer, sur les fondations déjà solides de rassemblements comme Senegames. Elle devrait s’accompagner d’un budget d’Etat, qui aurait à cœur de former et développer les futurs ingénieurs d’un embryon vivace de start-ups, prêtes à défier les autres nations en pointe pour s’imposer comme secteur innovateur. Le défi peut être relevé.
Bogdan Lashchenko - gestionnaire de contenu à EgamersWorld.Bogdan travaille à EGamersWorld depuis 2023. En rejoignant la société, il a commencé à remplir le site avec des informations, des nouvelles et des événements.